Le matériel du kiné
Tour d’horizon du matériel et des outils utilisés par les kinésithérapeutes pour le traitement de leurs patients.
Vous allez découvrir ici la liste de tous les outils et matériels utilisés en rééducation fonctionnelle par les kinés. Cet article fait également un focus sur les outils et matériels nécessaires au kinésithérapeute pour la rééducation de la main.
Matériels utilisés en rééducation fonctionnelle
Sommaire
ToggleMobilier, gros matériel
Tables de massage, fauteuils roulants, sièges divers (chaises, tabourets), escabeaux, barres parallèles, tapis roulant, vélos, matériel d’isocinétisme, meubles de rangement, chariot de soins (à pansement), supports d’appareils divers, espalier, etc.
Petit matériel
Coussins divers, sangles, chevillières, sacs de charge, haltères type « gym band », ballons, planches d’équilibre, vessies de glace, thermothérapie avec packs, tapis de gymnastique, haltères, cannes, déambulateurs, etc.
Autre matériel
Appareils d’électrostimulation et de physiothérapie et leurs accessoires (électrodes, sondes etc.). Mais également les fournitures comme le gel, crème ou huile de massage kiné.
Matériels et matériaux utilisés en orthopédie
- Matériel à patient unique : Attelle, bonnet élastique, gaine, bas de contention, manchon, minerve
- Matériel récupérable : toute pièce servant au montage ou à
l’adaptation d’une prothèse ou orthèse ; adaptateurs ; articulations ; collerettes ; pied prothétique - Matériel à usage multiple : aiguilles de machine à coudre, ciseaux
Le matériel en bois est déconseillé, il peut être remplacé par du verre de synthèse qui se nettoie et se désinfecte.
Les supports de mousse ne peuvent être nettoyés en cas de souillure, ils doivent être protégés par une housse imperméable.
Les outils et matériels nécessaires au kinésithérapeute pour la rééducation de la main
Chaque kinésithérapeute élabore son bilan en fonction de ses préférences, de son enseignement, de sa spécialité.
Cependant plusieurs outils se dégagent : les dynamomètres de mesure de force, le matériel de mesures d’angles, de mesures centimétriques, les tests de sensibilité, les questionnaires et échelles et l’appareil photo.
Cela donne une idée de la richesse des outils et matériels de bilans qu’un kinésithérapeute spécialisé dans la main sera amené à utiliser. Bien que abondamment fournie, cette liste n’est pas exhaustive.
Les dynamomètres
Le dynamomètre de JAMAR
Recommandé par l’American Society of Hand Therapists pour l’évaluation clinique , le dynamomètre de JAMAR mesure la force de préhension isométrique de manière fiable et reproductible selon cinq écartements possibles de 3,5 à 8,7cm par incréments de 1,3cm. Le second écartement est communément utilisé pour mesurer la force de serrage ou grasp strength. Un écartement plus important est requis pour évaluer la force extrinsèque. La résistance est alors placée en regard des 2e et 3e phalanges des doigts longs.
Le dynamomètre de Jamar est disponible en deux modèles, l’un hydraulique, l’autre électronique ou digital. La précision de mesure de la force de préhension est liée à la précision du dynamomètre. Un étalonnage régulier du dispositif est nécessaire. Le dynamomètre hydraulique permet une lecture à double échelle de la force de préhension en livres et en kilogrammes jusqu’à un maximum de 200 livres ou 90 kilogrammes. Une aiguille de retenue de valeur maximale permet de conserver automatiquement la valeur de la lecture la plus haute jusqu’à ce qu’il soit réinitialisé.
Le dynamomètre électronique à la particularité de calculer automatiquement la déviation moyenne et standard des mesures, ainsi que le coefficient de variation.
Le Pinch Gauge
Cet appareil permet la mesure de forces lors de trois prises différentes :
- La prise termino-terminale entre l’index et le pouce. Ce dernier doit être raide, sans flexion de l’inter-phalan-gienne, pour inhiber l’action du long fléchisseur du pouce.
- La prise tri-digitale entre le pouce et l’index accolé au majeur.
- La prise termino-latérale entre le pouce et la 2e phalange de l’index fléchi.
Les goniomètres
Instrument de mesure utilisé par les kinésithérapeutes pour mesurer des angles articulaires du corps humain (suffixe grec « gônia, gonio » : angle) et déterminer des amplitudes de mouvement au niveau des articulations du corps et en particulier de la main.
Ces mesures d’angles articulaires interviennent dans de nombreux cas médicaux comme :
- Mesure d’angle fixe, lorsque le patient est atteint de déformations orthopédiques.
- Mesure de l’amplitude du mouvement, en cas de mouvements douloureux, ou lors de séances de rééducation orthopédique.
Le mètre ruban
L’évaluation du volume d’un membre par une mesure centimétrique grâce au mètre ruban est une méthode simple et économique. Elle permet d’objectiver les œdèmes et les amyotrophies.
Pour la prise de mesure de la main, la méthode du 8 ou « figure of eight » est appliquée. Elle est une alternative au Gold Standard qu’est la mesure du volume de déplacement d’eau par immersion. Valide et reproductible, elle a cependant l’inconvénient d’être operateur-dépendant et la fiabilité des mesures nécessite de préciser des repères fixes (osseux, plis de flexion…). La marge d’erreur est plus importante lorsqu’on utilise un mètre ruban étroit (<2cm).
L’examinateur place le début du mètre ruban en face du sommet du processus styloïde ulnaire. Le mètre ruban tourne ensuite autour de la face palmaire du poignet vers la partie la plus distale du processus styloïde radial. Ensuite, le mètre ruban est enroulé en diagonale au travers de la face dorsale de la main vers la MP du 5e doigt, il suit la face palmaire des MP puis enveloppe en diagonale la face dorsale pour revenir au point de départ.
Les tests de sensibilité
Le test de discrimination statique
Le but de ce test est de « déterminer, pour une surface donnée cutanée, la distance minimale entre deux points permettant au patient de discriminer l’application de un ou deux points statiques». Ce test se réalise au sein d’une zone d’hypoesthésie préalablement identifiée.
Le thérapeute dispose de plusieurs esthésiomètres pour réaliser ce test : le compas, le pied à coulisse gradué présentant deux branches pointues dont l’une mobile, et le disque de 2 points Touch-Test disposant de pointes espacées de 1 à 25 mm.
Le test de discrimination dynamique de deux points dit Test de Dellon
Il teste le tact déplacé. Les conditions d’installation et le matériel utilisé est le même que pour le test précédent. Les deux pointes sont appliquées parallèlement aux plis de flexion et déplacées selon l’axe du doigt du proximal vers le distal. On évalue la plus petite distance entre les deux pointes pour laquelle le patient ressent les deux contacts. Elle doit être comparée au côté sain.
Les mono-filaments de Semmes-Weinstein
Ce test de mesure de la sensation cutanée permet de tracer une cartographie des zones de perte de sensation, l’Esthésiographie, grâce à un ensemble de filaments de nylon calibrés et d’évaluer l’évolution de l’hypoesthésie grâce à une comparaison ultérieure.
Les questionnaires DASH et Quick DASH
Le Disabilities of the Arm, Shoulder and Hand (DASH)
C’est un questionnaire d’auto-évaluation subjective de la ca-pacité fonctionnelle globale des deux membres supérieurs. Ce questionnaire a fait la preuve de sa validité, de sa sensibilité et sa reproductibilité. Utilisé depuis 1994 aux Etats Unis, il a été traduit en français par Dubert et al. L’article de 2001 présente le questionnaire et donne la marche à suivre pour le remplir:
« Le questionnaire comprend 30 questions. Parmi les 30 questions, 21 évaluent la difficulté à réaliser des activités précises de la vie quotidienne. Parmi ces 21 activités, huit sont bi-manuelles, cinq font intervenir uniquement la main dominante, et huit sont aussi bien réalisées par la main dominante que la main non dominante. Pour les neuf autres questions, trois concernent les relations sociales, et six concernent des symptômes particuliers: la douleur (trois questions), la force (une question), la mobilité (une question) et le sommeil (une question).
En plus de ces 30 questions, il existe deux modules optionnels de quatre questions chacun, un sur le sport et la musique, un sur la capacité au travail. Pour chaque question, le patient doit choisir une seule valeur entre 1 et 5 qui correspond à une incapacité crois-sante d’accomplir certaines activités au cours des sept derniers jours. Si le patient n’a pas eu l’occasion de pratiquer certaines de ces activités au cours des sept derniers jours, il doit entourer la réponse qui lui semble la plus exacte s’il avait dû effectuer cette tâche.
L’addition des valeurs choisies pour les 30 questions permet d’obtenir un score total qui va de 30 (aucune gêne fonctionnelle) à 150 (gêne maximum). Une règle de trois : score total (ST) – 30 divisé par 1,2 (ST – 30 ÷ 1,2) permet ensuite de ramener le score à une échelle de 0 à 100, d’interprétation plus intuitive.
Si un (ou les deux) module(s) optionnel(s) sport/ musique est (sont) rempli(s), le total pour chacun de ces modules peut également être rapporté à une échelle de 0 à 100 par la formule : score total – 4/0,16.
S’il y a moins de quatre réponses manquantes, le questionnaire est interprétable. L’évaluateur doit donner une valeur estimée aux réponses manquantes. Cette valeur est calculée en faisant la moyenne des valeurs remplies. Par exemple, si deux questions sont restées sans réponse, et que la moyenne des réponses remplies est de trois, le chiffre trois sera attribué aux deux réponses manquantes avant de calculer le score total (ST). Au-delà de quatre questions manquantes ou bien une seule dans les modules sport/musique et travail, le questionnaire n’est plus valable. »
Le temps moyen de remplissage est de 13 min 21 , aussi une version simplifiée a été proposée : le Quick DASH.
Le Quick DASH
Ce test ne comporte plus que 11 questions et deux modules optionnels de quatre questions chacun, un sur le sport et la musique, un sur la capacité au travail. Le remplissage se fait de la même manière que le DASH classique.
Le calcul du score se fait comme suit : (somme des n réponses – 1) X 25, où n est égal au nombre de réponses. Le score Quick DASH n’est pas valable s’il y a plus d’une réponse manquante.
L’EVA
L’EVA est une échelle unidimensionnelle d’auto-évaluation de l’intensité de la douleur mise au point par Huskinsson en 1974. Elle est sensible, reproductible, fiable et validée aussi bien dans les situations de douleur aiguë que de douleur chronique. Elle permet de la quantifier et de suivre son évolution. Elle est à utiliser en première intention auprès des patients communicants, à partir de 5 ans. Simple d’utilisation, rapide, elle permet des mesures répétées et rapprochées.
L’EVA se présente sous la forme d’une réglette en plastique de 10 cm graduée en mm, qui peut être présentée au patient horizontalement ou verticalement. Sur la face présentée au patient, se trouve un curseur qu’il mobilise le long d’une ligne droite dont l’une des extrémités correspond à « absence de douleur », et l’autre à « douleur maximale imaginable ». Le patient doit, le long de cette ligne, positionner le curseur à l’endroit qui situe le mieux sa douleur. Sur l’autre face, se trouvent des graduations millimétrées vues seulement par le soignant. La position du curseur mobilisé par le patient permet de lire l’intensité de la douleur, qui est mesurée en mm.
Chez des jeunes enfants, il faudra alors recourir à un autre moyen d’auto-évaluation telle que l’échelle des visages.
L’appareil photo
L’appareil photo est un outil intéressant pour suivre l’évolution de la pathologie du patient. Les clichés et les vidéos permettent de se rendre compte visuellement des progrès, des stagnations ou des régressions. L’aspect cutané, la cicatrisation, l’œdème, les amplitudes, les rapports articulaires, la synergie de flexion et d’extension… sont autant de points observés qui pourront rassurer un patient inquiet de l’évolution du traitement.
Les mains du thérapeute
« On transforme sa main en la mettant dans une autre. »
Ce vers de Paul Eluard dans « Nuits partagées » prend tout son sens pour qui la confie à un rééducateur de la main. Main du patient et mains du thérapeute doivent se trouver pour initier un mouvement commun vers la guérison. Le rééducateur est le guide de cet échange et ses mains donneront le pas au traitement. Massage, mobilisations, étirements, elles sont ses outils et s’il ne devait en conserver qu’un, il n’y a pas à en douter, ce serait ses mains.
Les stimulations vibratoires transcutanées
Les stimulations vibratoires transcutanées (SVT) font partie de l’arsenal thérapeutique du kinésithérapeute et de l’ergothérapeute. Bien que des travaux sur leurs effets aient été initiés par Henry Nieger et JP Roll au début des années 80, elles sont encore peu connues et mises en pratique dans les centres et cabinets de rééducation gé-néraliste. Elles ont cependant trouvé une place de choix auprès des rééducateurs de la main (93,3% des sondés l’utilisent).
Ces vibrations mécaniques sont à ranger dans la catégorie des ondes sonores. Elles sont appliquées sur l’appareil locomoteur à des fréquences allant de 20 à 200 Hz avec une amplitude inférieure à 1 millimètre. Dans un contexte douloureux ou d’appréhension du mouvement post-traumatique, post chirurgical ou séquellaire, leurs applications permettent de favoriser la mobilisation, la rééducation proprioceptive, une action antalgique ou encore la rééducation de la sensibilité superficielle.
La thérapie miroir
La thérapie miroir doit sa paternité au Dr Vilayanur Ramachandran. En 1996, Il a l’idée de placer un miroir dans le plan sagittal entre le membre sain et le membre amputé chez un patient se plaignant de spasmes et de douleurs fantômes. Le membre affecté est alors caché derrière le miroir et le reflet du membre sain donne l’illusion au patient que son membre amputé peut se mouvoir.
Cette thérapie récente, initialement appliquée avec succès aux douleurs du membre fantôme, s’est aujourd‘hui étendue à d’autres pathologies (SDRC, hémiplégie, mobilité réduite après fracture) et la littérature voit chaque année fleurir de nouvelles études sur le sujet.
93,3% des rééducateurs de la main sondés considèrent le miroir comme un outil essentiel à leurs pratiques.
Le plateau canadien
Le plateau canadien est un outil caractéristique des centres spécialisés dans la rééducation de la main. Il favorise la récupération du mouvement et de la fonction par un travail sélectif sur le membre lésé. L’ajout d’appuis et de contre-appuis permettent d’isoler une articulation, un segment, un mouvement et de le rééduquer spécifiquement en tenant compte de l’anatomie, de la biomécanique et des délais de cicatrisation.
Le thérapeute dispose d’accessoires de mécanothérapie pour réaliser des montages plus ou moins complexes en 2D ou 3D (tiges, élastiques avec berceaux de cuir, doigtiers japonais, bandes extensibles, mousses de confort). La modularité de cet outil permet la réalisation d’un panel infini d’exercices.
Le mouvement favorise la récupération et le plateau canadien peut en être le vecteur. Il autorise l’auto mobilisation du patient dans un cadre sécurisé par des limites définies par le thérapeute. La prudence est tout de même de mise car stresser un tissu au-delà de sa limite tolérable va engendrer des douleurs, créer des microtraumatismes et favoriser les formations cicatricielles. La gestion de l’intensité de l’exercice peut être faite par le patient lui-même pour lever l’appréhension et la douleur.
L’Electrostimulation
L’électrostimulation est la stimulation d’un muscle ou d’un nerf au moyen de trains d’impulsions électriques. Elle rentre dans le champ des techniques d’électrothérapie. Sur les 15 personnes sondées, 13 l’utilisent en rééducation de la main. L’électrostimulation des muscles innervés (ESMI= 87,6%), et La Neuro Stimulation Electrique Transcutanée (TENS= 66,7%) sont les modes d’application plébiscités. Certains rééducateurs utilisent plusieurs courants alors que d’autres ne se limitent qu’à un seul.
La cryothérapie
Un refroidissement rapide des tissus peut être obtenu efficacement par différents moyens physiques. La cryothérapie gazeuse, la cryothérapie à air comprimé ou encore la cryothérapie à corps entier nécessite un appareillage coûteux et sophistiqué. Aussi, grâce à sa simplicité d’utilisation, son coût modeste et ses précautions d’emploi peu contraignantes, la vessie de glace et le cold-pack remportent les suffrages des rééducateurs de la main interrogés (73,3%). Si son utilisation est bien entrée dans les pratiques thérapeutiques (93,3%), ses effets sont parfois mal connus.
Les effets de la cryothérapie
Effet antalgique
Au contact d’une source froide on observe une baisse de l’excitabilité des récepteurs cutanés à la douleur et un ralentissement de l’influx nerveux dès 12°C. Il agit selon le principe du « Gate Control » avec une stimulation des fibres Aα et Aβ qui activent l’interneurone inhibiteur de la douleur et neutralise le message nociceptif véhiculé par les fibres C et Aδ. Ces dernières de plus petit calibre et moins myélinisées ont une vitesse de conduction moins importante. Une analgésie locale apparait lorsque la température de la peau descend sous la valeur de 13,6°C et une anesthésie au-dessous de 5°C avec un risque de lésions nerveuses.
Effet vasomoteur et anti-inflammatoire
La stimulation des récepteurs au froid lors d’une cryothérapie localisée entraine une vasoconstriction des vaisseaux sous-jacents. Elle intervient lorsque la température cutanée passe sous le seuil des 34-35°C et est maximale lorsqu’elle descend sous les 26-28°C. Ce phénomène engendre alors une baisse du flux sanguin ainsi qu’une limitation des extravasations vasculaires avec un effet sur les collagénases, les hyaluronidases, les élastases dont la synthèse est rendue impossible par les températures basses. A ce mécanisme direct s’ajoute un second indirect. Le système neurovégétatif va moduler certains processus de l’inflammation : noradrénaline et adrénaline, libérées par les fibres nerveuses orthosympathiques, vont agir négativement sur la libération de cytokines. L’activité vagale parasympathique va aussi inhiber la libération de cytokines pro-inflammatoires.
Effet myorelaxant
Le froid diminue la sensibilité d’étirement du fuseau neuro-musculaire (FNM) et entraine une baisse du tonus musculaire avec un effet sur la spasticité grâce à une hyper réflexivité moins importante. Elle est d’autant plus marquée que la variation de température est rapide et elle s’observe jusqu’à 2h après l’application.
Effet anti-oedemateux
Comme nous l’avons vu précédemment, l’application locale de glace entraine un réflexe vasomoteur. Si elle est prolongée au-delà de 10 min, une alternance de cycle de vasoconstriction-vasodilatation apparait. C’est la « Hunting reponse » ou réaction de Lewis. Elle correspond à une hyperhémie de protection pour éviter la survenue de lésions nerveuses par baisse trop importante de la température cutanée. Cette augmentation du débit local aurait pour effet un drainage liquidien. Il est majoré par l’association d’une compression et d’une déclive.
Effet métabolique
En cas de blessure, les tissus peuvent être lésés secondairement à cause d’un apport sanguin pauvre en oxygène. Le froid engendre une diminution des besoins énergétiques des cellules ou taux métabolique et ainsi de leurs besoins en oxygène. Une baisse de température entraine alors une diminution des dommages post-traumatiques.
La vacuothérapie
Les cicatrices hypertrophiques peuvent faire baisser le pronostic fonctionnel si elles présentent une perte de la souplesse cutanée, des adhérences, des brides rétractiles, une diminution de la réserve de peau. Ces cicatrices d’origines traumatiques ou chirurgicales nécessitent également une prise en charge en rééducation lorsqu’elles sont la cause de troubles algiques, pruritique ou esthétique.
Les techniques de massages ont montré leurs bénéfices dans le traitement de ces cicatrices. Initialement manuelles, elles évoluent dans les années 70 grâce à P.L. Guitay qui met au point l’endermologie, méthode non invasive de massage mécanique par aspiration en pression négative. Cette méthode, aussi baptisée vacuothérapie ou dépressomassage, est aujourd’hui plébiscitée par de nombreux thérapeutes de la main pour le travail cicatriciel (66,7% des sondés). Les appareils proposent différents programmes permettant une aspiration séquentielle ou continue et sont équipés de têtes et rouleaux de différentes tailles qui s’adaptent aux surfaces et aux zones atteintes. Cette technique complémentaire au travail manuel permet une mobilisation horizontale et verticale d’un pli de peau. Des réglages d’intensité de la dépression, de fréquence du rythme d’aspiration, de temps de travail sont possibles pour s’adapter au mieux aux besoins du traitement.
Le touche-à-tout
Dans le cas de légère hypoesthésie, l’exploration de tout ce qui passe sous la main du patient vaut comme exercice de rééducation à condition qu’il puisse discriminer deux points statiques et ait un SPP d’au moins 3,6 gr. Les sites marchands regorgent de jeux tactiles et multisensoriels conçus pour le développement de la sensibilité mais le patient peut concevoir ses propres outils en sélectionnant différents accessoires aux textures de la plus douce à la plus irritante (tissus, graines, balles…). Quintal et al recommandent de réaliser cet exercice de contact quatre fois par jour pendant minutes en comparant les sensations perçues par le coté sain à celles de la zone hypoesthésique. Cet auto-exercice, facile d’application, permet une poursuite des soins à domicile pour affiner la capacité de discrimination tactile.
Les supports éducatifs
Le patient en quête d’informations sur sa pathologie cherchera ces renseignements auprès du rééducateur. La récurrence de nos entrevues et la temporalité d’une séance permet cet enseignement. La compréhension mutuelle est parfois rendue plus aisée grâce à des présentations adaptées. Ainsi, un squelette de la main, des planches anatomiques, une reproduction de thermographie de la main après avoir fumé une cigarette. donneront les clés au patient pour appréhender sa pathologie, les objectifs du traitement et les moyens pour les atteindre. Avec l’espoir qu’un patient bien informé sera un patient compliant, prudent et impliqué.
Les Flexbars
Les Thera-Band FlexBar® font 30 cm de long et sont faits de caoutchouc naturel. Ils sont disponibles en 4 niveaux de résistance progressive en fonction de la capacité et de la performance de chaque utilisateur. Cet outil permet des exercices musculaires autonomes variés ou un travail contrarié par le thérapeute. Une gradation dans l’intensité de l’exercice peut être proposée au cours de la séance (travail spécifique d’un ou plusieurs rayons, couplage des sensations au contrôle moteur en fermant les yeux,…).
Les pâtes thérapeutiques
Le commerce propose des pâtes ou mastics thérapeutiques de résistances variables (faible à très forte) et en volume plus ou moins important (57 gr à 2,3kg). Elles permettent un travail global ou sélectif.
Les élastiques
Le travail musculaire peut être effectué contre-résistance grâce aux élastiques. Il existe des modèles en bandes, en tube, avec ou sans poignée. Un code couleur propre à chaque marque identifie la résistance.
La banque d’images
Les représentations de mains par des photos simples ou dans un contexte gestuel, en perspective interne (point de vue du patient) ou externe (point de vue d’un spectateur extérieur à l’action), sont essentielles à la réalisation d’exercices d’imagerie motrice.
Le travail de reconnaissance de latéralité proposé par Moseley dans le GMIP demande d’identifier si la main photographiée est une main droite ou une main gauche. Le patient imite alors inconsciemment l’action représentée et effectue une rotation mentale pour identifier le membre. Ce type d’exercice appelé « Imagerie Motrice Implicite » vise à solliciter les régions du cerveau impliquées dans la planification et la réalisation du geste observé. Un patient qui présente une altération de sa fonction motrice aura ces zones corticales éorganisées.
Un autre moyen d’utiliser ces images est le travail par « Imagerie Motrice Explicite ». Le patient observe la photo et imagine réaliser l’action ou prendre la position de l’image sans chercher à le faire réellement. Les mains présentées doivent correspondre à la main lésée.
Elles peuvent également servir de support d’exercices à réaliser par le patient (thérapie miroir, glissement tendineux…). Ils seront une source d’inspirations pour varier ces mouvements.
La réalisation de diaporamas avec des images et des consignes spécifiques à la main lésée, à la zone de lésion (doigts longs ou pouce), au type d’exercice (glissement tendineux des fléchisseurs doigts longs) est un travail fastidieux mais il permet de proposer une rééducation adaptée à l’aide d’un support numérique (type tablette).
Les bâtonnets
La fermeture de la main et la flexion des doigts peuvent être travaillées grâce à des bâtonnets de diamètres différents. Une section large permettra une prise ample et des articulations peu fléchies tandis qu’une petite section placée dans la paume de la main demandera une flexion active maximale.
Des bâtonnets de longueurs différentes serviront au travail d’extension et d’ouverture de la première commissure. D’extension par une prise entre D1 et la pulpe des doigts longs (empan D1-D5 env 20cm) et d’ouverture entre D1 et l’index. Ils exercent également à une préhension fine et sélective par la manipulation de petites longueur ou de petits diamètres.
Les poids et haltères
Les haltères sont des accessoires de renforcement courants dans les cabinets de kinésithérapie. Dans le cadre de la rééducation de la main nous utilisons essentiellement les poids de 0,5 à 2kg. Ils permettent de privilégier la qualité du geste à la quantité de travail.
Outre le renforcement par des exercices concentriques de flexion, extension, inclinaison radiale, l’avant-bras sur table, ils permettent des exercices plus spécifiques dans la rééducation des tendinites de De Quervain et des épicondylalgies.
Denis Gerlac propose une nouvelle approche rééducative dans le traitement de la tendinite de De Quervain 6. Au port d’une orthèse de repos s’ajoute le massage des Pronator Teres, Extensor Pollicis Longus et Adductor Pollicis Longus puis l’étirement du Pronator Teres pour « replacer » le radius et le renforcement des muscles dont la physiologie est contraire à celles des muscles Abductor Pollicis Longus et Extensor Pollicis Brevis. Pour cela il utilise une barre de 2 kilos tenue par l’une de ses deux extrémités.
Les billes et perles
La rééducation des prises de préhension fine requiert un équipement adapté. Les perles permettent des manipulations sélectives nécessitant une bonne mobilité et un bon contrôle moteur. Les exercices sont infinis et chacun aura ses astuces. Voici tout de même une activité qui permet de travailler la pince pouce-index en synergie avec la flexion des autres doigts longs.
On demande au patient de prendre une bille par une prise pulpaire D1-D2 en pronation. Il va la glisser dans la paume de sa main en supination et la maintenir par flexion de D3 D4-D5. Ce mouvement se répète jusqu’à la tombée de la première bille. Cet exercice nécessite une bonne fermeture de la main. Notez le nombre de billes maintenues et regardez l’évolution lors d’une future séance.
Silicone et bandes cohésives
Le silicone et les bandes cohésives ne sont pas à proprement parler des matériels de rééducation mais plutôt des adjuvants techniques au traitement. Leur utilisation intervient sur conseil du rééducateur. 86,7% des kinésithérapeutes sondés l’utilisent en rééducation de la main. Ce large plébiscite leur offre une place légitime dans le plateau minimum.
Les cicatrices hypertrophiques et chéloïdes peuvent impacter négativement la qualité de vie des patients par leur aspect inesthétique, les tensions tissulaires et la restriction de mobilité.
Les recommandations cliniques internationales pour la prise en charge des cicatrices proposent le silicone comme traitement de première intention 1. Si les capacités de ce matériau à prévenir ou à traiter les signes et symptômes des cicatrices sont démontrées, le mécanisme d’action reste à préciser.
Le Coheban et les bandes cohésives
Les bandes cohésives à allongement court sont des bandes élastiques amovibles qui permettent d’obtenir une compression thérapeutique. Elles agissent au repos et à l’effort et ont un effet actif permanent. Elles ont la particularité de n’être adhérentes que sur elles-mêmes, sans coller à la peau et ne nécessitent pas d’agrafe ou de sparadrap.
La compression exercée dépend de la tension appliquée au tissu lors de la pose. Elle doit être adaptée dans son intensité pour être bien tolérée et éviter un effet de striction. Elles sont disponibles en Force 1 à 4 (Force 1 : 20-45 N/m, Force 2 : 46-100 N/m, Force 3 1001-160 N/m, Force 4> 160N/m).
La liste des bandes cohésives est inscrite au journal officiel du 9 Août 2000 : https://solidarites-sante.gouv.fr/fichiers/bo/2000/00-32/a0322336.html
Elles sont généralement utilisées en rééducation de la main dans un contexte post traumatique immédiat pour lier deux rayons ou immobiliser une ou plusieurs articulations. Elles servent aussi dans la lutte contre l’œdème, pour la compression des cicatrices ou enfin dans le travail de posture.
Glossaire des définitions des termes du matériel et outils du kinésithérapeute
Bastide Le Confort Médical https://www.wikidata.org/wiki/Q2887693
Becton Dickinson https://www.wikidata.org/wiki/Q813780
Cabinet médical https://www.wikidata.org/wiki/Q718966
Diplôme d’État de masseur-kinésithérapeute https://www.wikidata.org/wiki/Q109020352
Dispositif de diagnostic médical in vitro https://www.wikidata.org/wiki/Q3030564
Dispositif médical https://www.wikidata.org/wiki/Q6554101
Électrothérapie https://www.wikidata.org/wiki/Q1752305
Équipement de protection individuelle médicale https://www.wikidata.org/wiki/Q89990310
Équipement médical https://www.wikidata.org/wiki/Q6657015
Espalier de gymnastique https://www.wikidata.org/wiki/Q1856307
Examen médical https://www.wikidata.org/wiki/Q2671652
Histoire de la médecine https://www.wikidata.org/wiki/Q380274
Kinésithérapeute du Monde https://www.wikidata.org/wiki/Q3197253
Kinésithérapie https://www.wikidata.org/wiki/Q2338620
Médecine https://www.wikidata.org/wiki/Q11190
Médecine du sport https://www.wikidata.org/wiki/Q840545
Microkinésithérapie https://www.wikidata.org/wiki/Q3312205
Pénuries liées à la pandémie de Covid-19 https://www.wikidata.org/wiki/Q88429117
Physiothérapeute https://www.wikidata.org/wiki/Q694748
Plateau de proprioception https://www.wikidata.org/wiki/Q56316836
Professionnel de la santé https://www.wikidata.org/wiki/Q11974939
Rééducation https://www.wikidata.org/wiki/Q1180943
Stéthoscope https://www.wikidata.org/wiki/Q162339
Stryker Corporation https://www.wikidata.org/wiki/Q2357515
Traitement (médecine) https://www.wikidata.org/wiki/Q179661
Ultrasonothérapie https://www.wikidata.org/wiki/Q564875
Ventouse (médecine) https://www.wikidata.org/wiki/Q461707